Gestion de patrimoine : à chaque âge ses bons placements

Plus on dispose de temps, plus on a de latitude pour dynamiser son épargne et optimiser son rapport rendement-risque. Mais plusieurs facteurs sont susceptibles de moduler ce principe directeur.

Pour faire les bons choix et piloter sa prise de risques dans le temps en fonction d’horizons de placement différenciés, il suffit, selon Albert d’Anthoüard, directeur de la clientèle privée de Nalo, une structure dédiée à la gestion de patrimoine en ligne, « de se poser trois questions simples : quels sont les projets poursuivis, quels montants exigent-ils et dans quel environnement patrimonial et matrimonial se situe-t-on ? » Le degré d’exposition aux actions de son épargne financière peut ainsi varier du simple au double selon les réponses apportées et la tranche d’âge où l’on se situe.

Avant 30 ans

C’est l’âge de tous les possibles, des premiers emplois, du remboursement de ses crédits étudiants et autres prêts projets (permis de conduire, premiers achats d’électroménager, etc.), des déménagements souvent à répétition et « il est fortement recommandé de garder une importante part d’épargne liquide, mobilisable à tout moment », remarque Latifa Kamal, directrice du développement produits et ingénierie patrimoniale chez Primonial. « Mais, ajoute-t-elle, c’est également le moment de démarrer une capitalisation au long cours en plaçant chaque mois 100 ou 200 euros sur une assurance-vie multisupport fortement exposée en UC, unités de compte, dynamiques. » Pour tous les professionnels du patrimoine, l’investissement régulier et progressif reste, en effet, le meilleur moyen d’amortir les soubresauts boursiers et de lisser sa prise de risques dans le temps.

De 30 à 50 ans

Les projets de vie se succèdent, voire se télescopent, et les incertitudes qui prévalent quant à l’achat de son logement, l’avenir des enfants ou la retraite, mais aussi les aléas et les rebonds des parcours professionnels et familiaux diluent les repères temporels et conduisent à effectuer de fréquents arbitrages sur différents horizons de placement.

Il en résulte des stratégies financières à plusieurs ressorts mixant épargne de précaution et diversification via la souscription d’une assurance-vie au profil équilibré ou dynamique (50 % ou plus d’UC), doublée le cas échéant d’un PEA (plan d’épargne en actions) et/ou d’un plan d’épargne salariale (PEE) en gestion active, le tout complété par une amorce d’épargne retraite (PERP , Madelin ou autre) en gestion à horizon.

Après 50 ans

C’est le temps des bilans et des recompositions patrimoniales. On doit à la fois anticiper la baisse de ses revenus futurs en préparant activement sa retraite ; aider des enfants encore dépendants financièrement ; réfléchir à sa propre transmission ; soutenir ses parents vieillissants…

La grande majorité des 50-60 ans a fini de rembourser son crédit immobilier, dispose de fait d’une meilleure capacité d’épargne et la question de la réorganisation des placements financiers se pose parfois de façon d’autant plus pressante que les divorces et recompositions familiales sont légion dans cette tranche d’âge.

Avec l’allongement de la durée de vie, l’horizon de placement reste par ailleurs suffisamment long (15-20 ans) pour continuer de diversifier une fraction de son patrimoine (sous forme d’assurance-vie en UC, compte titres, etc.), et ce d’autant plus que, comme le remarque Alain Tourdjman, directeur des études chez BPCE, pour les seniors aisés, « le nouvel IFI et l’institution du prélèvement forfaitaire unique induisent de nouveaux arbitrages fiscaux favorables aux actifs financiers ».

Source : Les Echos du Patrimoine

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