Crédits immobiliers : ils ne remontent toujours pas !

Les barèmes commerciaux des banques en matière de crédit immobilier restent globalement très attrayants. Mais l’activité donne des signes d’essoufflement.

Les quelques hausses de taux appliquées de-ci de-là par des banques ne remettent pas en cause un crédit immobilier qui reste toujours très bon marché.

« En mars, illustre le courtier en crédit Emprunt-Direct.com, les barèmes communiqués par les établissements financiers partenaires, n’ont guère évolué. Même si quelques organismes ont procédé à des mouvements assez marqués, de l’ordre de 10 points de base, ceci n’affecte pas au final le baromètre général ».

Chez ce professionnel, un prêt sur 20 ans se négocie actuellement à 1,35 %, pour les « excellents dossiers », à 1,45 %, pour les « très bons dossiers », et à 1,65 %, pour les « bons dossiers ».

Passages à l’acte hésitants

Cette politique toujours très accommodante des établissements financiers prêteurs alors que leurs marges tendent à se réduire tient à un ralentissement de la demande de crédit.

« La demande a sensiblement baissé et toutes les banques en ont pris conscience », confirme Cécile Roquelaure, directrice des études chez Empruntis. Un constat que partage Meilleurtaux.com. Si ce courtier relève depuis un an, à fin février, une hausse de 10 % du nombre de dossiers de crédit déposés dans son réseau, il alerte en revanche sur une baisse de 13 % sur la même période des dossiers avec compromis signés.

« Depuis fin 2017, précise Hervé Hatt, président de Meilleurtaux.com, les intentions progressent mais les passages à l’acte sont hésitants ». En cause, une hausse des prix de l’immobilier dans la grande majorité du territoire.

Des primo-accédants fragilisés

« Les secundo-accédants ont du mal à trouver à bon prix le bien qu’ils veulent acheter », avance Hervé Hatt. Pour sa part, le courtier en crédit Cafpi s’inquiète de la disparition des primo-accédants dans sa clientèle. En forte chute depuis le début de l’année, ils ne représentent plus que 44 % des clients du courtier.

« Les réformes entrées en vigueur au 1er janvier, conjuguées à la hausse des taux et des prix, désolvabilisent les ménages les plus modestes », souligne Philippe Taboret, directeur général adjoint de Cafpi. Le projet de loi Logement à venir confirmera ou infirmera cette évolution. « Si la tendance ne s’inverse pas, il faut s’attendre à un profond ralentissement du marché en cours d’année », prédit-il.

Pour l’heure, estime Alban Lacondemine, président fondateur d’Emprunt Direct, « les organismes financiers arbitrent en faveur d’un maintien des taux à des niveaux attractifs, ayant à l’esprit qu’une hausse de ceux-ci pourrait se traduire par une fragilisation du budget des ménages, avec à la clé l’abandon de projets d’acquisition pour les primo-accédants ou les ménages aux revenus les plus modestes. »

Source : Les Échos

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