
Déc 2017 Fiscalité des placements : quatre décisions à prendre avant le 31 décembre
La réforme Macron fera des perdants. Pour être dans le camp des gagnants, nous vous conseillons d’ouvrir un PEL, un PEA et un compte-titres ordinaire avant le 1er janvier 2018, si ce n’est pas déjà fait. En assurance vie, anticipez vos retraits ou purgez vos plus-values.
La refonte des prélèvements sur l’épargne au 1er janvier 2018 (hausse de 1,7 point de CSG, instauration d’une flat tax ou prélèvement forfaitaire unique de 30%) ne modifie pas la hiérarchie des placements.
Mais il y a une myriade de micro-changements qui nécessitent des décisions rapides. Sans quoi vous risquez de mauvaises surprises en recevant votre prochain avis d’imposition. Cela serait dommage.
Car globalement la réforme Macron de la fiscalité des placements fera plus de gagnants que de perdants. Quatre décisions à prendre avant le 31 décembre pour réduire vos impôts 2018 sur vos intérêts bancaires, dividendes, coupons et plus-values boursières.
PEL : ouvrez-en un, si ce n’est pas déjà fait
Les plans ouverts à compter du 1er janvier 2018 seront taxés dès le premier euro de gain. Alors que ceux ouverts avant le 1er janvier resteront exonérés d’impôts (mais pas de prélèvements sociaux) pendant douze ans.
En ouvrant un PEL avant la fin de l’année, vous économiserez 12,8% de prélèvements sur vos intérêts, soit 812 euros pour 50.000 euros placés pendant douze ans. C’est toujours ça de pris !
Compte tenu de la faible rémunération des nouveaux PEL (1%, 2% sous conditions), l’ouverture d’un plan n’est conseillée qu’aux locataires qui envisagent d’acheter leur logement. Le moment venu, leur PEL leur permettra d’emprunter aux meilleures conditions.
En assurance vie, anticipez vos retraits ou purgez vos plus-values
Si vous prévoyez un besoin de liquidités dans les douze mois (pour acheter une voiture ou un bien immobilier, par exemple), retirez les fonds de votre contrat d’assurance vie avant le 31 décembre et vous échapperez à la hausse de la CSG de 1,7 point au 1er janvier.
Pour 100.000 euros retirés, l’économie atteindra 1.700 euros (tout de même !).
Si vous ne prévoyez pas de retrait dans un avenir proche, purgez vos plus-values en effectuant un aller-retour sur votre contrat, soit un retrait suivi d’un reversement sans frais. Vous échapperez ainsi non seulement à la hausse de la CSG de 1,7 point mais aussi à tout nouveau tour de vis fiscal.
Bien sûr, il faut tempérer. L’intérêt d’une telle opération dépend de la qualité de votre contrat. Sachez aussi que l’impôt payé tout de suite ne fera pas de petits. Enfin, si la Bourse monte entre le retrait et le reversement, la perte financière viendra en déduction du gain fiscal.
Compte-titres ordinaires : sortez-les de leur période de glaciation
La fiscalité du compte-titres est allégée, voire dans certains cas divisée par deux. C’est le moment d’en profiter. Vendez les lignes gorgées de plus-values auxquelles vous n’avez pas touché depuis des années parce que l’impôt en cas de cession était trop lourd. Nous pensons aux obligations dont le potentiel de hausse est réduit.
Si vous ne disposez pas de compte-titres ordinaire, c’est le moment d’en ouvrir un, pour investir en actions internationales en complément du PEA limité aux actions et Sicav européennes.
Important : tous les titres achetés avant le 31 décembre profiteront d’une fiscalité allégée. Puisque le jour de leur cession vous pourrez choisir entre le prélèvement forfaire à 30% ou l’impôt sur le revenu après abattement pour durée de détention (50% entre 2 et 8 ans, 65% au-delà).
PEA : ouvrez-en un si ce n’est pas déjà fait
La réforme fiscale Macron du PEA est technique mais peut potentiellement entraîner une forte augmentation des prélèvements sur vos gains. Le mécanisme des taux «historiques», les prélèvements sociaux sont calculés au taux en vigueur l’année de réalisation des gains, est supprimé pour les produits réalisés à compter du 1er janvier 2018.
Désormais, le taux appliqué à vos dividendes et plus-values sera celui en vigueur à la date du retrait du plan. Un mode de calcul beaucoup moins favorable, car il vous expose au risque inévitable de hausse des prélèvements sociaux (15,5% aujourd’hui, 17,2% à compter du 1er janvier).
Il y a une exception à cette réforme et le Revenu vous propose d’en profiter. Elle concerne les PEA récents ouverts avant le 1er janvier 2018 qui profiteront encore pendant 5 ans de prélèvements sociaux «en taux historique». Si vous n’avez pas encore de PEA, c’est le moment d’en ouvrir un.
La fiscalité des placements se complexifie. Mais il n’y a pas de fatalité à la hausse des prélèvements. En vous plongeant dans le Code des impôts, vous pouvez réduire la facture.
Source : LeRevenu.com